Épisode du 27/03/2024

Programme de saison pour célébrer le retour du soleil et des terrasses, You Must Believe In Spring sera le fil rouge des titres de ma sélection,

 La Chanson de Maxence est tirée du film Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy (1967). Thème écrit par Michel Legrand chanté par Jacques Revaux, paroles Jacques Demy, joué par Jacques Perrin ; la chanson est traduite en anglais par l’un des plus célèbres couples de paroliers : Alan & Marylin Bergman. Depuis, les jazzmen et women ne se lassent pas de la redonner, la mélodie est enivrante. Exercice périlleux depuis que Bill Evans en aura donnée quelques versions définitives et même un disque de légende nécessaire dans toute discothèque digne de ce nom… Deux versions récentes pour illustrer ce thème obsédant, celle du vibraphoniste Simon Moullier à la tête de son trio régulier et celle de la chanteuse Estelle Perrault qui sera invitée le 28 avril prochain au Quartier Latin Jazz Club de Saint Romain en Gal. Evidemment bien sûr le maitre de Plainfield Bill Evans est indispensable, j’ai choisi l’alternate take enregistrée en septembre 1976 pour la seconde session studio de ses duos avec Tony Bennett.


Au chapitre des nouveautés ou plus exactement des premières éditions sous forme d’un CD (puisqu’il y en a encore…) du célébrissime label Candid qui dans les années soixante enregistrait et diffusait la musique de quelques créateurs qui n’avaient pas forcément leur place chez les majors, des musiciens devenus aussi imposants que Charles Mingus, Max Roach ou Cecil Taylor... Le label  fondé par Archie Bleyer s’intéressait également à des musiciens qu’il convenait de découvrir et c’était le cas pour le trio de la pianiste Joanne Brackeen avec Cecil McBee et Freddie Waits qui recevaient l’harmoniciste qui mettait alors un sacré coup de pied dans la fourmilière. Une amitié indéfectible entre Toots Thielemans et Quincy Jones qui faisait souvent appel à lui pour quelques musiques de films de légende ; régulièrement présent aux States, Toots allait donner définitivement ses lettres de noblesse à un instrument singulier dont il a été le maître absolu tant par sa virtuosité époustouflante que pour l’extrême élégance de ses improvisations. Enregistré devant une poignée d’invités privilégiés au Studio Macdonald en septembre 1974, la communion est immédiate pour ces musiciens sensibles, à l’écoute. Joanne Brackeen a bien malheureusement disparu de nos radars depuis qu’elle enseigne au Berklee College of Music où les postulants pianistes font la queue pour bénéficier de ses cours. Elle a bougé l’univers du piano contemporain lorsqu’elle devient la première et unique Jazz Messenger d’Art Blakey (1969 > 1972) avant de rejoindre Joe Henderson puis Stan Getz et mener parallèlement une carrière personnelle en leader avec désormais une bonne vingtaine d’album à son crédit.

Une fraîcheur printanière revigorante avec le dernier projet de la pianiste, chanteuse et compositrice d’origine Serbe Katarina Pejak qui a elle aussi fréquenté la Berklee. Une fusion heureuse à la croisée du blues, de la soul et du jazz, quelque part entre Carole King et Joni Mitchell.

Pour les fraicheurs du changement de saison

  • You Must Believe in Spring - Simon Moullier
  • Days of Wine and Roses – Toots Thielemans & Joanne Brackeen trio
  • Pearls on a String – Katarina Pejak
  • You Must Believe in Spring – Estelle Perrault
  • Giant Steps - Toots Thielemans & Joanne Brackeen trio
  • Without a Song – Joe Henderson
  • Tring - A - Ling – Joanne Brackeen invite Michael Brecker
  • Sno’ Peas – Bill Evans & Toots Thielemans
  • I Never Told You - Toots Thielemans & Joanne Brackeen trio
  • You Must Believe in Spring – Bill Evans & Tony Bennett
  • Trying to Get the Feeling Again – Ludivine Issambourg