Épisode du 17/04/2024

Au chapitre des nouveautés, voir des indiscrétions, vous serez ce soir des privilégiés absolus…

Le flutiste, chef d’orchestre, compositeur et arrangeur aussi Christophe Dal Sasso est particulièrement gonflé et funambulesque en osant s’approprier quelques monuments de la grande histoire du jazz ; après avoir redonné « A Love Supreme » et « Africa / Brass » de John Coltrane, il revisite désormais le légendaire « Three Quartets » que Chick Corea dévoilait en 1981 par un disque devenu indispensable et nécessaire (séance de rattrapage en 2003 au Blue Note de N.Y.C. pour un espèce de jubilé du pianiste, visible aussi en vidéo sur le net). Il fallait bien trois saxophonistes pour évoquer un peu le Michael Brecker que les jazzeux puristes bien-pensant étaient alors obligés de considérer avec la plus grande révérence, David El-Malek, Stéphane Guillaume et le désormais résident français Rick Margitza sont sollicités pour voler sur les arrangements du patron. Pour ses projet Christophe Dal Sasso a la chance de pouvoir compter sur une belle part du gratin du jazz hexagonal, son big band fait rêver avec son lot de solistes talentueux et recherchés qui jouent aux pupitres aussi ; outre les saxophonistes il faut aussi compter sur la trompette de Nicolas Folmer, le trombone de Denis LeLoup, le piano de Pierre de Bethmann, les clarinettes de Thomas Savy, la batterie de Karl Jannuska et… Un orchestre de facture traditionnelle, des arrangements comme il faut sur des thèmes que l’on connait par cœur avec de belles couleurs et des solistes inspirés, ça roule terrible.

De Stefano Di Battista on ne peut qu’attendre son nouveau projet. Il nous avait un peu fait patienter avant son retour en 2021 avec un somptueux quartet franco-italien de haute couture pour redonner, et avec son accord, des mélodies del Maestro Ennio Morricone. Toujours sous la direction musicale du pianiste Frédéric Nardin voilà qu’en compagnie de Daniele Sorrentino, d’André Ceccarelli et de Matteo Cutello, ils se souviennent eux aussi, des mélodies que l’Italie offrait à l’international avec ses « chanteurs de variété ». « La Dolce Vita » ou l’art absolu de la mélodie fait que ces airs sont dans notre mémoire et que les entendre à nouveau donne immanquablement une banane terrible, mais pas que…Grâce à la haute sensibilité et au lyrisme de ces musiciens-là nos âmes s’élèvent aussi un peu, nos souvenirs avec et ce n’est que plaisir par les temps qui courent comme on dit.

Concert enfin qu’il convient de ne pas négliger, celui du quintet du pianiste Néo Sécula qu’il faut absolument suivre ; il y a quelques années, un célèbre disquaire national apposait sur les nouveautés un sticker « attention talent » … Noé au Hot Club de Lyon qu’on se le dise.

Pour les primeurs du retour de marché:

Volare – Stefano Di Battista
Quartet N° 2 – part 1 – Chick Corea, Michael Brecker, Eddie Gomez, Steve Gadd (live en 2003)
Con te partiro – Stefano di Battista
Quartet N° 2 – Part 2 – Dal Sasso Big Band
Otto e mezzo – Stefano Di Battista & Sylvain Luc
Quartet N° 1 - Dal Sasso Big Band
A Dream of Nubia – Noé Sécula
Una lacrima sul viso – Stefano Di Battista